Réciprocité !
Je suis malvoyante de naissance. Mon handicap m’est familier. Bien sûr, il a provoqué des difficultés mais je me suis toujours attachée à la prière. Mon handicap a été source de grâce rien que par cela. Toute ma vie en est marquée. Par mon attachement à Jésus, je suis passée de l’ombre à la lumière. La force pour moi est de venir à Jésus à chaque instant, dans sa Parole, dans le service. Malgré les difficultés, j’ai quelqu’un vers qui je peux crier… même s’il ne m’entend pas tout de suite, dans ma foi, je sais qu’il m’entend et répondra. Parfois je remercie le ciel de ne pas tout voir…
Mon handicap a été une source de grâce parce qu’il a aussi joué des rôles positifs dans ma vie. Il a transformé ma vie. Un jour, un prêtre est venu me parler de la visite aux malades. Aller voir les malades, c’est la mission que le Seigneur m’a confiée. C’est une grâce débordante. Jésus s’est approché de moi ! Dans le groupe des visiteurs, je me sens pleinement comme un enfant à la maison, prise par la main pour grandir. J’ai été encouragée, au sein de l’église, c’est un soutien pour moi.
Quand je parle avec les malades, je partage la parole de Dieu ; eux reçoivent la parole de Dieu et moi je rencontre le Christ par eux aussi. Ils ne peuvent participer à l’eucharistie puisqu’ils ne peuvent se déplacer et moi je leur apporte Jésus. Je porte le Christ et je le rencontre par ces personnes assoiffées qui étanchent leur soif dans cette rencontre. Quand une personne me dit sa peine, je vois que j’ai pu la rejoindre.
J’avais plus de vingt ans quand j’ai enfin pu apprendre à lire en braille. Enfant, j’écoutais l’évangile de l’aveugle de naissance à la radio. J’entendais qu’on se demandait si c’était de sa faute à lui . Jésus répondait que ce n’est ni la faute de ses parents, ni la sienne mais pour la gloire de Dieu. Dans mon cœur d’enfant je me disais que, sans doute, un jour Dieu se servirait de mon handicap pour sa gloire. Quand je peux lire la Parole de Dieu aux malades c’est aussi sa gloire qui se révèle puisque les malades oublient leurs problèmes en me voyant lire avec mes doigts. Ils me disent : « Vous nous faites oublier notre misère et vous nous encouragez » et je leur réponds qu’ils m’encouragent en me recevant auprès d’eux.
Quand nous disons que « de partout on vient à lui » : Je vois que son désir premier est que nous venions à lui aussi. C’est sa volonté, C’est sa demande !
J’aime ma place au service du Seigneur ! Je ne peux pas être à n’importe quel endroit. Ma place c’est autant ce que je suis, que ce que je fais auprès des malades, les deux aspects se complètent ! Parfois je dis au Seigneur : Tu m’as comblée !
Sr Marie-Ange
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