Les 9 dimensions cachées de la pauvreté

Il s’agit d’une recherche participative internationale menée par ATD Quart monde et L’Université d’Oxford  dans six pays, publiée en 2019. Cette recherche a permis d’identifier neuf dimensions clés de la pauvreté qui, malgré les différences dans la vie quotidienne des personnes en situation de pauvreté d’un pays à l’autre, sont étonnamment similaires. En voici les grandes lignes pour vous donner l’envie de vous y plonger plus complètement !

Le programme de développement des Nations Unies à l’horizon 2030 s’est donné comme objectif d’éliminer la pauvreté partout dans le monde, vaste programme ! Il intégrait déjà la nécessité de prendre en compte d’autres dimensions que la seule dimension monétaire, d’où cette recherche des dimensions clés de la pauvreté.

La méthodologie employées est originale car croisant les expériences et connaissances, de praticiens, d’universitaires et surtout de personnes concernées, tous co-chercheurs.

Faire travailler ensemble des personnes directement concernées par la pauvreté, des pauvres dans leur chair, avec des chercheurs, des universitaires, des professionnels de pays aussi divers que le Bangladesh, la Bolivie, la Tanzanie, la France, le Royaume uni, les USA, voilà qui n’est pas banal. Ce croisement de situations si éloignées s’est révélé riche de compréhensions et de possibilités nouvelles.

Surprenant résultat qui montre que d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, on trouve des dimensions clés de la pauvreté similaires : bien sûr privations matérielles mais aussi difficultés relationnelles comme le regard des autres. D’où cette angoisse qui annihile la capacité d’action (dépossession du pouvoir d’agir) et bien évidemment la souffrance du corps, du cœur et de l’esprit. Il en résulte le sentiment d’impuissance à sortir de sa propre condition.

Les personnes vivent alors un combat continu pour survivre. Ce sentiment peut être alimenté par l’impression d’être incompris voire ignoré ou humilié par les institutions internationales ou nationales dont le regard n’est  pas toujours peut-être si pertinent. On parle alors de maltraitance institutionnelle ou sociale, les personnes « en pauvreté » étant souvent considérées comme incompétentes pour sortir de leur situation, à tort.

Ce rapport note l’interdépendance de tous ces maux avec, plus ou moins marqués suivant les pays, les cultures, des constantes observées dans la jeunesse et la  vieillesse en raison de leur dépendance et d’un pouvoir d’agir faible ou qui va diminuant.

La conclusion est intéressante qui montre que la participation réelle des personnes concernées qui vivent dans la pauvreté ( il ne s’agit pas de prendre leurs avis mais de les inclure réellement dans les travaux) est non seulement réalisable mais que surtout, elle génère des ouvertures nouvelles , des perspectives concrètes.

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Thierry O’Neill
Délégué diocésain à la solidarité