Le 2 novembre : journée de commémoration et d’intercession pour les défunts

2 novembre

Le 2 novembre, l’Eglise fait mémoire des défunts et invite les croyants en deuil à participer aux messes de commémoration dans les différentes paroisses et sanctuaires afin de prier pour eux.

Cette fête liturgique est à la fois une journée de commémoration et une journée d’intercession : on fait mémoire des défunts et on prie pour eux. Dans la lumière de la Toussaint, cette journée est pour les chrétiens l’occasion d’affirmer et de vivre l’espérance en la vie éternelle donnée par la résurrection du Christ. C’est bien pour signifier cela, qu’à l’occasion de ces célébrations, un grand nombre de personnes se rendent dans les cimetières pour honorer leurs proches disparus et fleurir leur tombe.

Le 2 novembre, on pense à tous ceux qui nous ont quittés et que l’on n’oublie pas. On prie pour les défunts car ils ont besoin d’une purification pour être pleinement avec Dieu. Notre prière peut les aider dans leur épreuve de purification, en vertu de ce qu’on appelle « la communion des saints ». La communion des saints, c’est la communion de vie qui existe entre nous et ceux qui nous ont précédés. Il y a, dans le Christ, un lien mutuel et une solidarité entre les vivants et les morts.

Un peu d’histoire

Pour que la Toussaint, le 1er novembre, instituée en France en 835, garde son caractère propre et qu’elle ne soit pas une journée des morts, Odilon, abbé de Cluny, vers l’an 1000, impose à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre. Cette journée n’est pas appelée « journée de prière » pour les défunts, mais « commémoraison » des défunts. A cette époque où la doctrine du purgatoire n’est pas encore élaborée comme à la fin XIIe siècle, il s’agit plus de faire mémoire des défunts que de prier pour eux.
Au XVe siècle, les Dominicains inaugurèrent en Espagne l’usage de célébrer trois messes en ce jour. Le Pape Benoît XV (+1922) a étendu à toute l’Église la possibilité de célébrer trois messes le 2 novembre en demandant de prier pour les nombreux morts de la guerre.

Extrait du message de saint Jean Paul II à l’occasion du millénaire de l’institution de la commémoraison des fidèles défunts le 13 septembre 1998

« En effet, au lendemain de la fête de tous les saints où l’Église célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint Odilon a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la béatitude ; à partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une célébration que saint Odilon a appelée la Fête des Morts, pratique qui est aujourd’hui en vigueur dans l’Église universelle.
En priant pour les morts, l’Église contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon, pouvons-nous redire sans cesse : « La croix m’est un refuge, la Croix m’est voie et vie […]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal. La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » (Tertio millennio adveniente, n.7)

Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes « continuent sur terre leur pèlerinage ; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore ; d’autres enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine lumière » (Lumen gentium, n.49). Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision béatifique. Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des mérites qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6). Pour les âmes du purgatoire, l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu ; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de purification achevé, l’âme ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (Ps 42 ; 62).

J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et sœurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés et qu’ils entendent l’appel du Seigneur.

En quoi, ce jour est-il important ?

En instituant une messe de commémoration des fidèles défunts, l’Église nous rappelle la place qu’occupent les défunts dans le cadre familial et même sociétal, et tient compte de cette réalité douloureuse : pour les familles en deuil, l’absence de la personne aimée est constante. Cette messe peut être aussi vue comme une réponse à la supplication du bon larron, s’adressant à Jésus avant de mourir sur sa croix : « Souviens-toi de moi. » En faisant mémoire de nos défunts, nous répondons symboliquement à leur supplication : souvenez-vous de nous. C’est un appel à ne pas les oublier et à continuer de prier pour eux. C’est une mémoire qui se fait vivante, active et qui devient signe de notre Espérance en la vie éternelle.

Cette journée ne s’adresse-t-elle qu’aux familles en deuil ?

Elle s’adresse à tous car elle permet de sensibiliser tous les paroissiens de cette réalité cachée que sont la mort, le deuil, mais aussi de l’Espérance et la promesse de la vie éternelle. Car pour nous, chrétiens, la mort n’est pas une fin en soi : c’est un passage. Et ce passage, on le voit, on le pressent à travers l’épreuve du deuil des fidèles, qui nous rappelle que notre vie n’est pas éternelle ici-bas. Nos défunts nous précèdent sur ce chemin d’éternité. Cette journée doit être aussi source d’enseignement sur les fins dernières, pour nous préparer à cette échéance de fin de vie sans la craindre, sans l’occulter, sans l’ignorer, car elle est une étape vers la vie éternelle. C’est ce que répond Jésus au bon larron qui s’est ouvert à la miséricorde du Père : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

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