Thème 4 : Une place pour l’étranger – Évangile et méditation

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Rappel : pour chaque thème, on vous propose :

  • Un passage d’Évangile et une méditation proposée par l’un des groupes de partage de la Parole de personnes précaires
  • Un témoignage
  • Une invitation à une journée « Portes ouvertes » pour découvrir une réalité et des informations pratiques sur les autres visites proposées dans la crédenciale

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Thème 4 : UNE PLACE POUR L’ÉTRANGER

Évangile et méditation

 

Évangile de Marc 7, 24 à 30

24 En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :

25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.

26 Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.

27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :

29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »

30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

 

Commentaire :

Cette scène de l’évangile selon Saint Marc raconte la rencontre entre Jésus et une femme syro-phénicienne. Confronté à l’accueil d’une étrangère, l’attitude de Jésus est à première vue déconcertante. Lui qui était si disponible à la rencontre, si ouvert à l’inattendu, semble se fermer et se replier sur lui-même. Pourtant, il ne se dérobe pas devant l’interpellation de cette femme. Mieux encore, après avoir tenu des propos assez véhéments, il se ravise et reconnaît que sa foi, son amour et son espérance ont la puissance de chasser les démons.

A travers la place donnée à la syro-phénicienne, ce sont tous les étrangers qui viennent s’asseoir à la table du Royaume de Dieu.

L’évangile de Marc suggère ainsi que la place donnée à l’étranger est l’une des composantes essentielles de la vocation chrétienne. Cette vocation se décline en termes d’aptitude à la convivialité, à l’hospitalité, à la reconnaissance de l’autre comme autre; elle ne peut faire l’impasse sur l’humilité du cœur et de l’intelligence, sur le désir d’accueillir à mains nues celui ou celle qui quête un regard, une attitude juste de compassion et de fraternité. Elle ne peut en aucun cas laisser le racisme et la xénophobie induire dans les relations de la société des germes de méfiance, de peur et de haine. Elle s’ouvre naturellement à la solidarité internationale.

Cette vocation à l’universel a permis à la diaconie dans le Var de saisir toutes les occasions possibles pour attester qu’il est bon et possible de vivre ensemble. Chaque membre de la diaconie est un héritier de cette syro-phénicienne, invité à une plus grande convivialité avec le Christ, une convivialité qui donne sa place à l’étranger et l’invite à entrer dans l’Espérance.

 

Méditation proposée par un groupe de partage de la Parole de personnes en situation de précarité :

Partage de la fraternité St Laurent qui se retrouve au hameau st François à Draguignan. Le lundi 30 juin 2025

 

C’est un passage qu’il ne me semble pas avoir entendu une seule fois dans ma vie ou alors quand j’étais vraiment petite.
Qu’est-ce qu’on cherche à travers ce texte ? Rien c’est un partage d’Évangile libre !

Tyr : qu’est-ce qu’il foutait là-bas Jésus d’abord ?
– Peut-être pour se mettre à l’écart : il ne veut que personne le sache, il veut avoir la paix : incognito !
– Mais tout le monde l’a su apparemment !
– Je suis étonnée qu’il rentre comme ça dans une maison
– Ça me fait penser, on dirait que Jésus est une super star, y a les paparazzis, ça fait penser aux stars d’aujourd’hui.

Païens ? :
– Au début, on ne nous dit pas que c’est une païenne, mais faut croire qu’elle croit en Dieu sinon elle ne se jetterait pas à ses pieds !
– J’ai remarqué que cette femme païenne qu’elle avait la foi, parce qu’elle a demandé à Jésus de guérir sa fille. Et pourtant païen et Jésus c’était loin à l’époque !
– Donc cette femme païenne, donc pas avec la foi juive, met sa confiance en Jésus en lui demandant de guérir sa fille.
– Peut-être pas tant que ça, c’est peut-être seulement son dernier espoir, elle a tout essayé, elle n’a pas d’autres moyens c’est son dernier recourt.
– C’est un peu ambigu tout ça !
– Elle vient chercher Jésus car sa fille est tellement dans un état catastrophique qu’elle se dit que y a que Jésus qui peut la sauver. Mais est-ce qu’elle a vraiment la foi à ce moment-là ? je ne sais pas !
– Elle croit en lui, elle avait quand même un peu d’espoir
– Là Jésus ne demande pas ce qu’elle veut, elle lui demande de suite, elle a le culot !

-> Je me demande : Quelle image de Jésus a-t-elle ? qu’avait-elle entendu sur lui, dans quel terme ? comment ? qu’est-ce qu’elle a pu entendre pour qu’elle se jette à ses pieds ? c’est énorme !
– Elle avait à peine entendu parler de Jésus, elle lui confie sa fille, c’est une femme païenne !
– C’est l’épreuve parfois qui nous rapproche de Dieu : si tu pouvais faire un petit truc -pour moi…
– Syro-phénicienne : c’est une étrangère ! mais cela nous est dit qu’au verset 26

 

Qu’est-ce que je connais de Jésus qui me permet de mettre ma confiance en lui ?

– Les miettes ? les enfants ? le pain ?
– Jésus n’est-il venu que pour les juifs ? Et pas pour les étrangers ? Est-ce que Jésus pense qu’il n’est venu que pour les juifs ?
– Comparer les étrangers à des petits chiens c’est presque raciste ! c’est dur !
C’est pas très agréable comme expression.
– A l’époque de Jésus c’est peut-être le discours ambiant : s’occuper d’abord des siens avant les autres. Jésus est imprégné de ça dans cette première réaction.

-> Et nous aujourd’hui, on est aussi parfois comme ça : s’occuper d’abord des habitants du hameau, de ceux qui nous ressemblent avant de regarder les autres après : l’étranger !

– Réponse de la femme : cette femme est observatrice, elle se met à son égal, elle le provoque. Elle lui lance ça à la tête, de manière à lui rappeler : « même si on ramasse les miettes, on est là ! » Elle a du caractère ! si j’avais lu ça plus tôt c’est pas sûr que je n’aurai pas admiré Jésus comme ça.
– Elle va chercher Jésus là où il est en reprenant ses mots.
– Verset 29 : Jésus a compris qu’il n’était pas venu que pour les juifs
– Et si c’était une sorte de provocation que Jésus fait pour amener la femme à réagir avec son cœur ?
– C’est la parole qui a permis de délier la situation, c’est pas l’appartenance.
– C’est de l’exorcisme ? un guérisseur ?
– Jésus ne veut pas qu’on le prenne pour un guérisseur ou un sorcier. Jésus veut que la foi de la personne augmente si elle trop basse.
– là , c’est cette femme étrangère qui manifeste sa foi !

Les miettes, ce serait quoi ?
Les autres à côté/ ce que Dieu nous distribue à tous qu’on soit petit chien sous la table ou juste assis à la table pourvu qu’on ait foi en lui / les actions de Dieu/ les miettes ça se diffusent très facilement tout le monde peut les prendre/ si elle mange les petites miettes, c’est qu’elle a foi en lui/les miettes c’est comme les 5 pains et 2 poissons, y a autant de miettes qui restent que de nations /quand on coupe du pain ça fait des miettes : le pain est large il se donne, c’est l’amour de Dieu débordant y a des miettes pour tout le monde et toutes ces miettes sont les miettes de vie des personnes qui ne sont pas là ou qui n’osent pas s’avancer/ c’est comme la tarte, quand on la coupe on se régale des miettes, c’est aussi bon que la tarte, cette femme, l’étrangère, est inspirée par Dieu !

 

Qu’est-ce que chacun retient de notre partage ?
– Jésus est capable de beaucoup de miracles de compassion peu importe d’où on vient et de notre religion
– Jésus est partout dans notre vie, on se sent imprégné de son amour, à chaque fois il est là.
– Jésus est là par Amour, si tu n’y crois pas je ne sais pas ce qu’il faut faire, c’est un truc que je ne conçois pas.
– Tu l’expérimentes ?
– Oui je suis en plein dedans
– On a souvent la tentation de rejeter ce qui est différent
– Avec Jésus on peut raconter ce qui nous gêne, en étant à l’aise comme un ami, il entend
– Se laisser interpeler notre foi c’est bon en fait
– ce que j’essaie de travailler en même temps que la foi c’est l’espérance. Le pape François a dit : le meilleur reste à venir ! Faut que je vive ma foi comme cette femme , elle ose demander !

Nos publications

Une Église pauvre pour les pauvres

Dans le diocèse, la diaconie propose différentes initiatives pour rejoindre chacun au cœur de ses souffrances. Maladie, pauvreté, solitude, deuil ou exclusion sont autant de situations difficiles qui peuvent être vécues avec le Christ dans la fraternité, l’écoute, la compassion et la solidarité.

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