En chemin vers le baptême

Lorsque Grâce, aumônier, a rencontré J.B pour la première fois, il l’a laissé entrevoir une partie de sa vie qui n’était que désastre, violence, peur, désespérance et mal absolu.

Ensemble, ils ont pris la route, semaine après semaine et, au fil des rencontres, J.B a pris conscience d’une présence à ses côtés : celle du Christ avec sa parole qui se donne chaque jour par le Magnificat et à la messe chaque dimanche. Une parole qui interroge mais qui apaise, qui rythme la journée. Petit à petit, J.B a accordé une place à Dieu au fond de lui. Un temps offert par jour, une intimité qui se crée lecture après lecture et prière après prière. Ce face-à-face avec Dieu l’apaise, ses idées noires reculent, une envie de vivre commence à poindre. La demande de baptême est arrivée comme une évidence. Une confiance s’était installée avec Dieu, avec le Christ. Il a découvert l’amour infini de Dieu pour lui, malgré sa faute et puis, un jour, il a dit : « Hier, j’ai dit à Dieu que je l’aimais » Ce fut une étape déterminante car l’amour était absent de sa vie, de son histoire et, là, il émergeait doucement. Mais il restait le doute, le doute et la peur de ne pas mériter cet amour, de ne pas être digne de recevoir le sacrement du baptême. Les échanges ont perduré chaque semaine, puis il a répondu à l’appel. Chaque étape a été ressentie fortement. Le grand jour, il a « ressenti beaucoup d’émotions ». « J’ai pleuré, confiera-t-il. C’était des larmes d’une joie immense, j’ai vu ce que c’était le bonheur, c’est le plus beau jour de ma vie. »

Depuis, Grâce et J.B continuent leur route ensemble. Souvent la tristesse et la désespérance reviennent, mais quelque chose a changé à l’intérieur de J.B : « Je ne me sens plus seul. Lorsque je suis mal, que je sens le gouffre au fond de moi, je prie, je prie de toutes mes forces et l’apaisement arrive, je me sens mieux. »

Grâce, aumônière au centre pénitentiaire de Caen