Thème 5 : Des espaces où renaître – Évangile et méditation
 
					Rappel : pour chaque thème, on vous propose :
- Un passage d’Évangile et une méditation proposée par l’un des groupes de partage de la Parole de personnes précaires
- Un témoignage
- Une invitation à une journée « Portes ouvertes » pour découvrir une réalité et des informations pratiques sur les autres visites proposées dans la crédenciale

Thème 5 : DES ESPACES OU RENAITRE
Évangile et méditation
Évangile de Jean 11, 38 à 44
38 Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.
39 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »
40 Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
41 On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
42 Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
43 Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Commentaire :
« Déliez-le et laissez-le aller ! »
Accablé par le deuil de son ami Lazare, le Christ nous donne dans l’évangile selon St Jean trois paroles concises qui peuvent illustrer l’architecture intérieure des projets de la Diaconie. « Enlevez la pierre »; « Lazare, viens dehors »; « Déliez-le et laissez-le aller ».
Ces trois paroles sont comme trois séquences d’une relation d’aide, comme trois saisons d’une action communautaire avec les pauvres et les exclus pour en faire de vrais espaces ou renaître.
« Enlevez la pierre » : C’est l’invitation impérieuse à prendre les mesures concrètes nécessaires pour modifier le contexte et se libérer de ce qui bloque, de ce qui pèse dans la situation précise. « Enlever la pierre », c’est faire ensemble une ouverture sur l’avenir et ne pas en rester au statu quo d’une relation ou d’un évènement. 
« Lazare, viens dehors » : c’est l’invitation faite à chacun pour sortir de lui-même, de son quant-à-soi, de ses huis clos mortifères. C’est l’invitation à revivre sans cesse l’exode intérieur pour quitter nos esclavages et rejoindre la terre promise de l’Alliance.
Déliez-le et laissez-le aller » : c’est la plus belle éducation à la liberté, c’est la parole d’autorité qui aide précisément à grandir, à devenir soi. C’est la proposition de renaître à sa propre vie sans se laisser asservir même par la bienveillance et le miracle.
La diaconie dans le Var a voulu et veut toujours donner écho à ces trois paroles du Christ, adressées à tous et à chacun, adressées à l’Église, adressées à tous ceux qui « sentent » déjà la mort à cause de la misère, de l’alcool, de la souffrance, de la solitude ou des épreuves les plus diverses. Elle transmet le message d’amour de Christ, qui invite à vivre avec espérance, nous accompagne toujours et ne nous abandonne jamais même dans les moments les plus difficiles.
Méditation proposée par un groupe de partage de la Parole de Massabielle de la Fraternité Saint Laurent en partenariat avec le Secours Catholique :
Pour l’échange de la parole, l’évangile a été lu à partir du verset 17 et jusqu’au 45. (lire l’évangile en entier)
Première lecture : qu’est ce qui me touche dans le texte ? Me parle personnellement ?
• Les juifs disaient « Voyez comme il l’aimait »(v36). Donne-moi Seigneur de percevoir le signe de la présence de Dieu dans la vie de ceux que je rencontre. Donne-moi ce regard aimant.
• Quand on rencontre des difficultés, il y a des personnes qui aident à les traverser comme Jésus pour Lazare et ses sœurs.
• Marthe et Marie se réjouissent de la présence de jésus mais elles sont en colère aussi, comme chacun face au deuil « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » (v21 et v32) On se sent aussi abandonnés par lui à certains moments.
• Les juifs ont une bonne attitude, ils viennent soutenir Marthe, Marie et les proches de Lazare quand ils sont dans la difficulté. Ils se retrouvent témoins du miracle. Certains se convertissent, touchés par la grâce qui les dépasse.
– Comme nous, on peut aussi se laisser toucher sans le vouloir ou le savoir, juste en étant là.
• Les deux sœurs sont différentes mais elles disent toutes les deux la même phrase « si tu avais été ici… ». C’est alors que jésus est pris d’émotion, face aux réactions et aux larmes de Marthe et Marie. Il est tellement bouleversé qu’il ressuscite Lazare tout de suite.
– Ils ont de la chance, on aimerait aussi que ça nous arrive quand on perd un proche.
– Mais ça nous donne foi en la résurrection promise à la fin.
– L’incompréhension face à la mort dans le texte est comme celle qu’on ressent aujourd’hui encore.
• Jésus peut, grâce au Père, faire revivre celui qui pourtant était mort depuis 4 jours. Rien ne lui est impossible.
– On a besoin de signes comme les juifs, voir le miracle peut m’aider à croire. Il faut apprendre aussi à voir les signes quand ils ne sont pas autant visibles.
• « Je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »(v22), est-ce que j’y crois ? Quelles sont les demandes que le fais à Dieu dans ma prière, car pas toujours exaucées.
• C’est paradoxal on va tous mourir mais je ne vois pas l’intérêt de le ressuscité, je sais que ça fait partie de la vie même si c’est dur. Nos porches meurent puis ce sera aussi à notre tour.
• Lazare n’a pas son mot à dire, jésus écoute la volonté des proches de Lazare, mais voulait-il revivre ? Qu’en pense-t-il ? Lazare revit mais on ne sait pas ce qu’il en pense ?
– Il va devoir mourir une deuxième fois.
• Touché de voir Jésus qui pleure pour son ami, et parce qu’il voit les juifs et les sœurs de Lazare pleurer. Il est saisi comme tout être humain par l’émotion.
– Quand on perd un proche on est aussi saisi, on peut s’identifier à Jésus, on est pris par les pleurs, on est bouleversé.
• Ça peut être bon de pleurer ensemble, ça soulage, la compassion.
Deuxième lecture : qu’est-ce qui me marque, que je n’avais pas perçu à la première lecture ?
• Marthe embarque tout le monde avec elle. Elle veut que tout le monde croie, que tous sachent et que tout le monde rencontre le seigneur.
• Touché par l’attitude et le regard qu’on a quand quelqu’un est mort. On veut qu’il ressuscite, c’est un peu égoïste, on ne fait pas assez confiance à Dieu dans son désir pour nous. Il est mieux où il est avec Dieu, que toujours malade parmi nous.
• Consentir au départ d’une personne, à son absence, c’est le plus dur mais c’est aussi le plus humain.
• Bien préparer sa vie c’est bien préparer sa mort.
– Il faut en parler, avec soi-même et ses proches. Se préparer à la mort c’est important.
• Notre volonté n’est pas toujours celle de Dieu et des autres. Il faut se préparer à la mort pour l’accepter et laisser le mort en paix avec Dieu. Même si on ressent de l’émotion. Avec la foi on vit l’espérance ! Quand on croit en Jésus on met son espérance en lui et on vit mieux !
• Ils vivent toujours dans notre cœur. Leur amour est toujours présent, ils nous accompagnent. L’amour éternel comble l’absence des morts qu’on aime.
• Lazare est mort, sa résurrection est le signe d’espérance de la vie éternel après la mort que Jésus nous a promis et à laquelle on croit.
• Ce n’est peut-être pas le moment pour Lazare, il lui restait des choses à faire sur terre.
• La vie de ceux qui restent ne s’arrête pas avec le départ de ceux qui partent.
• « Déliez-le, laissez-le aller »(v44) : quels sont les liens qui m’attachent à la mort ? Qu’est-ce qui me ligote et m’empêche d’avancer dans ma vie ?
Qu’est-ce que je peux dire au seigneur après avoir lu et partagé sur ce texte : un remerciement, un pardon, une prière, une question qui demeure,…
• Merci seigneur, parce que tu me parles à travers la parole de mes frères et sœurs, pour me questionner, te suivre d’encore plus près. Merci pour ces paroles échangées.
• Je te rends grâce pour la vie et la mort, naissance à une autre vie.
• Merci de m’aimer, seigneur, apprends-moi à vivre en harmonie avec les autres. Pardon pour mes manques.
• Merci de nous donner l’espérance d’une vie après la mort avec l’exemple de Lazare et nous accueillir dans notre dernière demeure.
• Merci, je crois en toi et en la résurrection, j’ai confiance en toi.
• Pardon pour les erreurs de ma vie, de ne pas avoir su agir correctement, d’avoir compris certaines choses trop tard. Merci pour la sagesse que tu me donnes avec l’âge.
• Merci, avec ces témoignages, je vous fais confiance seigneur.
• Seigneur, on te confie ceux qui souffrent, qui sont malades dans le monde, hospitalisés, et ceux qui les accompagnent.
• Merci de nous donner la force de vivre la souffrance et traverser les difficultés.
• Pourquoi certains partent sereinement et d’autres souffrent avant la mort ?
• Seigneur tu es au cœur de notre vie, rejoins-nous dans ce qui nous habite aujourd’hui et maintenant.
Amen
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Une Église pauvre pour les pauvres
Dans le diocèse, la diaconie propose différentes initiatives pour rejoindre chacun au cœur de ses souffrances. Maladie, pauvreté, solitude, deuil ou exclusion sont autant de situations difficiles qui peuvent être vécues avec le Christ dans la fraternité, l’écoute, la compassion et la solidarité.
 
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